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Décoratrice d’intérieur : statut, clients et quotidien

Cet article fait suite à celui-ci sur ma formation et ma reconversion professionnelle, et répond à toutes les questions que vous me posez régulièrement sur les réseaux sociaux, où je vous partage mon quotidien de décoratrice.

Car c’est un métier qui, visiblement, intrigue beaucoup 🙂

  • Quel champ d’action ?

Une décoratrice d’intérieur (tout comme un coach déco, un styliste d’intérieur, un architecte d’intérieur) repense un espace intérieur sans toucher à la structure du bâtiment.

Je conseille donc sur les revêtements de sol/mur/plafond, les mobiliers, les luminaires, les accessoires et objets déco, les cloisons, mais pas les murs porteurs ni l’ajout d’une fenêtre, par exemple : pour cela, je travaille en collaboration avec un architecte et/ou un entrepreneur, seuls responsables en la matière (dans ce genre de projet, je suis là pour conseiller et aiguiller esthétiquement, ils sont là pour s’assurer de la réalisation technique).
Mais je travaille également plus généralement sur l’utilisation de la lumière, de la couleur, de la matière, l’agencement du mobilier, la circulation dans un espace, l’optimisation du rangement, la création de différentes zones dans un même espace, le conseil purement esthétique pour créer une ambiance particulière et harmoniser une déco,…

Faire en sorte que mes clients se sentent bien chez eux, que leur intérieur leur corresponde et réponde à tous leurs besoins.

  • Quel style ?

On me demande souvent comment je parviens à me projeter dans l’univers de mes clients, à m’adapter à leurs goûts.
Je leur pose en réalité beaucoup de questions sur leur personnalité, leur environnement, leur façon de vivre et d’habiter les lieux.

Quant au style de déco que je conseille, j’ai évidemment des affinités avec certains styles comme le scandinave, le mid-century, le vintage, l’ethnique chic, le bohème,… Mais le rôle d’une décoratrice n’est absolument pas d’imposer son style, mais de s’adapter à celui de son client, et d’y apporter sa touche, son originalité.
Il est vrai aussi que la plupart des clients qui font appel à moi connaissent mon univers et ont déjà jugé que je pourrai m’adapter à leur envies, que mon style correspond à leurs goûts.

  • Quel statut ?

Comme je l’expliquais ici, j’ai commencé à exercer mon métier avant la fin de ma formation. J’ai donc commencé à tâtons, client par client, pour voir comment ça marchait, comment je fonctionnais.
Pendant ces premiers mois, je passais par un organisme qui gérait ma facturation et tous les aspects administratifs (fiscalité, cotisations sociales et TVA).
C’était un très bon moyen de se lancer, et je le conseille à toute personne qui démarre une nouvelle activité… pour les premiers mois. Car quand on voit que son projet professionnel tient la route, et qu’on commence à avoir des frais de déplacement, d’équipement,… qui sont à déclarer différemment : il est temps d’entrer dans la cour des grands.

Je suis donc à présent chef d’entreprise (micro-entrepreneur, en France). Travailler en tant qu’indépendante me permet une énorme autonomie et une totale liberté d’action. C’est par contre une toute autre manière de s’organiser, notamment financièrement. À moi les joies du brut vs. net, de la déclaration fiscale en tête à tête avec mon comptable, et du gentil courrier de la TVA tous les 3 mois.

  • Les premiers clients ?

La question qui m’a été la plus posée.

Et ma réponse n’a rien de magique, mais est plutôt logique : il faut se mettre à la place du client. Personne ne va confier son nouvel aménagement à quelqu’un dont il n’a jamais vu le travail.

Du coup, je me suis constitué un portfolio, grâce à mon cercle proche et à ma formation.
Avant de décrocher mon premier contrat, je me suis « exercée » chez des amis et dans ma famille : non pas qu’ils souhaitaient justement tous engager une décoratrice à ce moment-là, mais j’ai réalisé pour eux des petits projets, des conseils que j’ai mis en image, des décorations d’évènements. Non seulement ça m’a fait la main, mais ajouté aux projets que j’avais réalisés pendant ma formation, cela m’a permis d’avoir quelques jolis visuels à montrer en exemple à mes premiers vrais clients.
Evidemment ces premiers projets n’étaient pas vraiment rémunérés, mais encore une fois : ils me rendaient un service autant que je leur en rendait un.

Pour répondre maintenant concrètement à la question, mon tout premier vrai client (et par « vrai client » j’entends quelqu’un que je n’avais jamais rencontré avant, et que je n’ai pas soudoyé pour me laisser repeindre son salon) a été le père d’une amie. Puis le patron d’une connaissance. Puis l’amie d’une relation professionnelle. Puis,…
Au fur et à mesure, le cercle s’est étendu et me voici aujourd’hui.

  • Quel type de clients ?

Je travaille principalement avec des particuliers, qui souhaitent rénover leur habitation. Il peut s’agir d’une toute petite salle de bain à repenser entièrement, d’un séjour à réorganiser, d’une chambre à moderniser, ou de tout un appartement à aménager.
Je travaille aussi sur des constructions neuves, pour aider mes clients à choisir les bons matériaux dès le départ.
Mes clients sont aussi bien propriétaires que locataires (pas d’excuse pour ne pas décorer son home sweet home !).
J’ai également déjà travaillé pour des commerces/restaurants, et pour des évènements comme des mariages ou des fêtes pour enfants. Je suis en tout cas ouverte à tous les projets qu’on me propose, et c’est bien ça la magie de ce métier : aucun projet ne se ressemble !

  • Quel type de prestations ?

Pour ces clients, mon accompagnement dépend de leurs besoins. Ça peut aller du simple coaching par téléphone, au suivi de chantier en faisant le lien avec l’entrepreneur et l’architecte, en passant pas les projets illustrés remplis de conseils détaillés.
Les documents que je leur remets dépendent également de leur demande : parfois il suffit d’une planche d’ambiance, mais la plupart du temps je modélise en 3D la totalité de l’espace par ordinateur (oui, même s’il s’agit d’une maison 4 étages 🙂 ) et/ou je réalise quelques croquis manuels, je fournis toutes les références des meubles et éléments déco que je conseille et je recommande certains artisans lorsque la localisation le permet.

(Si vous voulez plus d’infos sur mes prestations, rendez-vous ici !)

  • Quels tarifs ?

J’ai des grilles bien spécifiques en fonction des différentes tâches et du temps moyen estimé pour les réaliser, mais je les adapte à chaque client, car chaque projet est unique. C’est pourquoi je fonctionne sur devis, pour proposer à mes clients une prestation sur mesure.

  • Quel logiciels informatiques ?

J’utilise quotidiennement Photoshop pour retoucher mes images, monter mes planches d’ambiance et créer tous mes documents graphiques.
Pour ce qui est de la 3D, j’utilise Sketchup pour la modélisation et Kerkythea et Artlantis pour le rendu photo-réaliste.

Tous ces programmes étant des programmes destinés aux professionnels, ils sont extrêmement complets et donc assez fastidieux à apprivoiser. Mes études (master en communication + formation déco en cours du soir) m’ont indéniablement permis de les aborder et d’en apprendre les clés essentielles. Ensuite, les longues (longues) heures de pratique font que ces programmes deviennent de réels couteaux-suisses : on peut tout faire avec, et ça devient un plaisir de les utiliser.
Et lorsque j’ai un petit doute, je file sur Youtube qui regorge de mini-tutoriels. Cela ne remplacera jamais une formation concrète, mais ça peut débloquer une situation !

Pour info, je travaille sur Mac mais ces logiciels existent pour PC également.

  • Au quotidien ?

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les journées ne se ressemblent pas.

Je jongle principalement entre les rdv clients (à leur domicile ou par téléphone), les recherches pour un projet, et la création 3D. C’est ce qui me prend le plus de temps.
J’ai ensuite régulièrement des réunions de chantier, pour voir l’avancement des projets et vérifier que tout se passe comme il se doit, et je reçois de temps en temps la visite de fournisseurs/prestataires dans mon bureau.
Evidement, il y a aussi l’administratif (sinon ce ne serait pas drôle) : envoyer des devis, des factures, mettre à jour mon portfolio, gérer ma comptabilité (heureusement, j’ai un gentil comptable pour m’aider).

  • Mes horaires ?

En terme d’horaires, l’avantage d’être indépendant et de travailler de chez soi est qu’on est très libre. Si j’ai un rdv chez le médecin à 15h, une longue pause lunch avec les copines, ou une lessive à lancer, c’est possible. Mais c’est aussi (et surtout) un piège, car je n’ai pas de chef pour me mettre dehors. Mes journées de travail commencent entre 6h et 7h30, et terminent rarement avant 21h. Et je n’ai pas vu la couleur d’un week-end sans travail depuis un bon bout de temps.
Mais quand on aime on ne compte pas, n’est-ce pas ? Si je devais réellement compter mes heures, j’en serais à quasi 2 temps-pleins… Donc je préfère ne pas compter 🙂

Je n’ai pas vraiment de plages horaires dédiées à certaines tâches : je répartis mon temps en fonction des priorités. Par contre je prends généralement du temps pour mon blog et les DIY en début d’après-midi ou le week-end. Et je préfère bizarrement faire tout ce qui est administratif tôt le matin, histoire de pouvoir consacrer ma journée à ce qui est plus créatif.

Une petite astuce qui m’a été donnée lors d’une formation que j’ai suivie en entreprenariat : chaque soir, lorsque j’arrête ma journée de travail, je prends le temps de coucher sur papier la liste des choses à faire le lendemain. Rien de tel pour se coucher l’esprit tranquille.

  • Et financièrement ?

Comme tout indépendant, un mois n’est pas l’autre. Mais j’arrive à trouver un équilibre entre les petits projets rapides et les gros projets étalés sur plusieurs mois.
La solution, pour moi en tous cas, c’est de diversifier mon activité, et surtout (surtout !) de ne pas me reposer sur mes lauriers.

On peut toujours faire mieux, faire plus, faire différemment (sans non plus viser le burn-out : il faut s’écouter !). Il y a toujours quelque chose à faire pour développer un business. En tous cas, depuis que je suis à mon compte, je n’ai pas eu une seule seconde pour penser à l’éventualité de m’ennuyer 🙂

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